Visite ferme Lombricole

Le Lombricompost : Un allié écologique de la terre

Le 9 Janvier 2025, avec ma classe de BTS 1 Technico – Commercial Univers Jardin et Animaux de Compagnie, nous avons visité une ferme lombricole dirigée depuis une dizaine d’années par un couple, Anaïs et Romain. Elle se situe à Sous Les Douets, 22330.

Avant de se consacrer à ce domaine spécifique, Anaïs et Romain ont d’abord obtenu un BTS Chimiste. Après leurs études, Anaïs a exercé en tant que technicienne dans l’industrie pharmaceutique, tandis que Romain a choisi une licence en environnement et recyclage des déchets. Il a ensuite réalisé un stage auprès d’un maître lombriculteur, et c’est à ce moment-là que leur parcours a pris un décisif, les conduisant à se lancer dans leur projet de ferme lombricole nommée « Organic Worms ».

Le lombricompostage est un procédé naturel qui s’appuie sur l’activité des vers de terre pour transformer les déchets organiques en un compost riche et fertile. Ces petits organismes, qui évoluent depuis 290 millions d’années, sont les premières biomasses animales terrestres. En France, on recense environ 140 espèces de vers de terre, parmi les 5000 que l’on trouve dans le monde. Ces vers ont des rôles variés et fascinants dans le sol, contribuant à sa fertilité et à sa santé écologique.

Les vers se divisent en plusieurs catégories selon leur habitat et leur fonction. Les vers laboureurs, appelés anéciques, creusent des tunnels verticaux, appelés tulicules, pour se déplacer et stocker des matières organiques. Les endogés, quant à eux, vivent dans des galeries horizontales et ne quittent jamais le sol. Enfin, les épigés, ou vers décomposeurs, évoluent à la surface du sol et se nourrissent des résidus organiques qu’ils décomposent, jouant un rôle crucial dans le recyclage des nutriments.

Ces vers de terre, qui appartiennent à la famille des annélides, ont un corps mou constitué de segments ou anneaux. Ils sont hermaphrodites, ce qui signifie qu’ils possèdent à la fois des organes reproducteurs mâles et femelles, ce qui facilite leur reproduction. Leur rôle ne se limite pas à la décomposition : ils dépolluent également les sols en les aérant et en améliorant leur structure. En ingérant et digérant la matière organique, ils transforment le sol, le rendant plus fertile et plus perméable.

Dans le cadre du lombricompostage, la couche de fumier mélangée à de l’azote et du carbone est utilisée comme substrat pour nourrir les vers. Ce processus aboutit à la production d’un compost riche en nutriments, qui peut être récolté en quantités de 100 à 150 kg par bac. Pour obtenir une humidité optimale, généralement autour de 80%, le processus est soigneusement surveillé. Si la nourriture vient à manquer, les vers les plus gros migrent pour laisser la place aux plus petits, et la reproduction peut s’arrêter, garantissant ainsi une gestion naturelle de la population.

Les vers de terre, grâce à leur ADN simple et leur capacité à résister aux maladies, permettent une production stable de lombricompost. Certains producteurs génèrent jusqu’à 15 tonnes de compost par an, et pour les professionnels du secteur végétal, cette production peut atteindre jusqu’à 20 tonnes par an. Les vers de terre permettent également la production de jus de lombricompost, un liquide nutritif à diluer, et le compost fini, séché pour une utilisation à toute saison.

Les applications du lombricompost sont variées. Il est particulièrement prisé pour le semis et le rempotage, où sa richesse en nutriments stimule la croissance des plantes. Le recyclage des déchets organiques, bien que crucial pour la durabilité du procédé, n’est cependant pas commercialisé en grande surface dans le cadre du lombricompostage.

Anaïs et Romain possèdent au sein de leur entreprise une sorte de petite « boutique souvenir » dans laquelle on peut acheter leurs produits. Il vendent principalement aux professionnels, agriculteurs, ostréiculteurs et jardiniers/paysagistes.

En somme, le lombricompostage est une méthode efficace et écologique pour recycler les déchets organiques tout en enrichissant les sols. Grâce à l’activité des vers de terre, ce processus permet de produire un compost de haute qualité, offrant une alternative durable aux fertilisants chimiques.

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